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Démarche artistique

Intention générale

Je me suis engagé dans la création artistique avec pour conviction d’avoir à trouver un langage personnel qui n’appartiendrait qu’à moi, dans un esprit de présence au monde et dans une expression qui soit de mon temps, c’est à dire contemporaine. Sans pour autant avoir pour ambition d’entrer dans la course à la disruption, mais en inscrivant ma pratique dans une évolution plutôt qu'une rupture avec le cours de l’histoire de l’art.

Si bien que mes références personnelles vont de l’art rupestre paléolithique (celui de la grotte de Lascaux par exemple) jusqu’aux réalisations de Christian Boltanski (celles où il est question de créations de légendes), en passant par Claude Monet, Mark Rothko, Jackson Pollock, Gerhard Richter et Anselm Kieffer…

Lumières et textures

Tout en revêtant au fil des décennies des formes très diverses, mes réalisations ont en commun de toujours chercher à engager un dialogue avec la lumière, à jouer non seulement avec les couleurs et les valeurs mais aussi avec les textures et à solliciter chez le regardeur son "oeil tactile". Les textures m’intéressent depuis l'adolescence,

notamment celles que livrent les paysages de vignes et de champs de blé ou de tournesols, et j'ai toujours été fasciné par l'incroyable force d'enchantement que leur apporte la lumière du soir ou du matin lorsqu'elle joue avec ces trames texturées, provoquant de vibrantes moirures et ondulations.

Le fil tient le crayon et donne le sens

A force de chercher à créer des effets de textures, j’en suis finalement arrivé à inclure dans mon travail des matières telles que carton, sciure de bois, morceaux d’éponge et principalement fibres textiles : fils de lin et de jute, morceaux de toile partiellement détissée... Si ces matières permettent d’apporter une dimension graphique à mes réalisations, elle peuvent aussi leur apporter du sens. Fils et tissages disent les continuités et les ruptures, sont en tension ou au contraire totalement relâchés, tenus ou totalement défaits… Ils offrent leur propre ressource de langage. Ils  peuvent  indiquer  la dynamique du

mouvement, la débâcle de la défaite, du délitement, du déchirement, de ce qui ne tient presque plus parce que c’est en train de se défaire… Ou au contraire de ce qui résiste encore et tient toujours, bien qu’attaqué et en partie délabré… Si j’ose dire, le fil tient le crayon, c’est lui qui définit la composition et apporte le sens que ce travail peut revêtir, illustratif, métaphorique ou symbolique… D’un autre côté, utiliser ces matières, c’est aussi donner encore plus de chance au hasard, car leur utilisation n’est pas sans résultats aléatoires et grandes surprises.

Et les couleurs...

Je prépare mon support en même temps que les éléments de matière, textile ou autre, avec un enduit de préparation. Ainsi fixés, ils sont rendus solidaires du support. Ce n’est qu’après que je passe à la mise en couleur. D’abord en mettant un fond uniforme, souvent noir ou sombre, afin de donner plus de grain à mes brumisations. Ensuite, je colore peu à peu ma composition, en commençant par les parties non texturées, puis les parties texturées, à l’aide de divers moyens : outre les pinceaux et brosses plates pour réaliser frottages, glacis, peintures à l’acrylique et à l’huile,  j’utilise

notamment des projections et des brumisations de couleur liquide, des impressions à l’éponge et des pochoirs. De cette façon les couleurs, devenues elles mêmes texturées, viennent se mêler à tous ces jeux de textures qu’elles font en même temps apparaître. La mise en couleur opère tel un révélateur, comme lorsqu’on développe un tirage photographique sur du papier photosensible : mis en couleur, le travail jusqu’ici simplement esquissé par toutes les préparations réalisées en amont, apparaît soudain et se révèle enfin au regard.

parcours

En résumé de mon parcours artistique, voici des réalisations allant de mes tout débuts dans les années 1970 jusqu'aujourd'hui. Chaque décennie est représentée par une oeuvre emblématique de sa période.

années 1970

années 1980

années 1990

années 2000

années 2010

années 2020

Défaire pour faire, faire avec ce qui est défait

Mon parcours artistique a commencé il y a plus de 40 ans, avec une première exposition à 19 ans. Cherchant à construire un langage qui me soit personnel, j’ai choisi assez vite d’abandonner le «coup de pinceau» et de brosse pour d’autres techniques : impression à l’éponge, pochoirs, brumisations, projections de couleur liquide. Je cherchais à capturer la pure sensation, en jouant sur les textures, les transparences et les vibrations de couleur.

 

En intégrant des matériaux comme de la sciure de bois, du carton et surtout des textiles partiellement détissés, je me suis ouvert un monde graphique où les fibres tracent leurs propres lignes et  motifs.  Plus  besoin  de  tenir  ni  crayon, ni

pinceau. Peu à peu, la charge symbolique de ces matériaux s’est imposée à moi, si bien que mes œuvres ont pris écho de l’état du monde, exprimant rupture et continuité, déchirure et réparation, lien et déliaison.

 

Cette démarche s’est aussi enrichie d’une résonance personnelle. Ayant étudié l’histoire urbaine et sociale d’une vallée textile dans ma jeunesse, j’ai perçu plus tard le lien entre mon art et mon expérience de ce patrimoine industriel et social. Réalisées en grande partie à partir de matériaux récupérés, mes œuvres s’inscrivent dans une mémoire partagée, où la matière témoigne d’histoires de transformation, de fragilité et de résilience.

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